Transmettre à l’humanité, c’est savoir sauvegarder …

Tout ce que l’Homme a créé, œuvres d’art, découvertes scientifiques, …, est stocké et transmis sur des médias périssables. La question de la transmission de la production de l’humanité au fil des millénaires a-t-elle trouvé une réponse ?

Dans la famille stockage de données, il y a les supports que l’on connaît bien : les disques durs, les DVD, les Blu-Ray et leurs cousins ; il y a aussi cette vaste branche des mémoires dites « flash » avec les clés USB, les cartes mémoire, les disques SSD, …
Et pourtant un vieux support bien connu « la bande magnétique » ou « tape » vient de battre le record du monde de capacité de stockage de données.

Des chercheurs d’IBM viennent de réussir à stocker 330 téraoctets sur un petit ruban argenté soit l’équivalent 330 000 films de 1 gigaoctet.

La toute première bande est née en 1928 et permet d’enregistrer des données sonores. Dès les années 1950, la bande magnétique permet de stocker des données et commence à se tailler une place de choix dans le monde naissant de l’informatique pour l’archivage sur bande d’une grande quantité de données ou back-up. Le record du monde battu par les chercheurs IBM démontre que la bande magnétique n’est pas si ringarde et que cette solution, plus fiable et moins chère que les disques durs, offre également de grandes capacités de stockage sur une petite surface.

Mais dans cette recherche de fiabilisation des moyens d’archivage et de capacité de stockage, d’autres solutions pointent leur nez :

  • En juillet dernier, des chercheurs sont parvenus à stocker un gif animé dans l’ADN d’une bactérie. Quand on sait que notre génome contient déjà la quantité de 215 millions de gigaoctets d’informations dans un seul gramme d’ADN, les perspectives restent prodigieuses.
  • Des scientifiques de l’université de South Hampton ont développé un disque de verre ou « disque 5D » qui peut contenir 360 téraoctets de données, soit 3000 fois plus qu’un Blu-ray de même dimension. Ce disque résisterait à des températures de 190° Celsius pendant 13,8 milliards d’années.

La technologie 5D existe depuis 2013. Contrairement au CD dont l’écriture est à deux dimensions (1 ou 0, creux ou bosse), un disque en 5 dimensions utilise un langage plus complexe. Il remplace les bosses et les creux du binaire par des «nanogratings».

Ces engravures transmettent cinq types d’information grâce à leur orientation, la force du rayon lumineux qu’elles renvoient et leur position en trois dimensions. Ces dimensions supplémentaires offrent un langage plus complet, qui permet de stocker bien plus d’informations qu’un disque habituel.

Au niveau longévité, le fait que les informations soient gravées sur la surface du disque CD par exemple, le rend vulnérable aux rayures, à la chaleur et à l’humidité.
Il ne permet donc pas de garantir une conservation à long terme de ces informations.

Pour l’ADN, les informations sont infalsifiables si les supports sont conservés à basse température. Pour la technologie 5D, les informations sont gravées à l’intérieur du disque en verre, matériau très solide qui fond à très haute température, se raye difficilement et est chimiquement stable. Ce qui en fait un support parfait pour y conserver sur le très long terme notre patrimoine culturelle et technique.